Amélie les Bains - Palalda - Montalba

120 pages - 148 photographies - format 232mm x 194mm - textes de Luc Coste-Costa et André Bosch traduits en catalan

Je suis“Els Banys”, la cité qui vous accueille.
Mon nom, depuis des temps immémoriaux, se réfère toujours à la présence ou à l’usage que les hommes font de mes abondantes sources d’eaux chaudes. Les forêts et montagnes m’offrent leur protection verdoyante et mes hivers sont doux. Deux rivières coulent sur mon sol et donnent, le long de leurs rives, une touche de fraîcheur très agréable par les chaudes journées d’étés ensoleillés. Platanes et palmiers voisinent le long de mes promenades fleuries car je bénéficie d’un microclimat aux températures douces et régulières.
Je suis officiellement classée comme station climatique et thermale. Moult chercheurs passionnés ont étudié et retracé mon histoire. Découvrant aux côtés des sources d’eau chaude des figurines gravées dans la pierre, des inscriptions sur lamelles de plomb et des aruloes*, ils purent témoigner et attester d’un culte par mes premiers habitants. Le lieu était vénéré et placé sous la protection des encantades et ces divinités enchanteresses et bienveillantes auraient fait jaillir, des profondeurs de la terre, ces eaux brûlantes aux effets salutaires. Puis les romains, grands conquérants et bâtisseurs, étendant sans cesse leur empire à partir des bords de la Méditerranée, arrivèrent chez moi par la voie qu’ils créèrent, reliant le Port de Vénus-Portus veneris (Port-Vendres) à la vallée Aspéria (Vallespir). Le plus ancien pont de la vallée qu’ils construisirent, fût emporté en 1940 par la fureur destructrice du torrent.
Poursuivant leurs remarquables travaux, ces romains captèrent ensuite toutes mes nombreuses sources sulfurées sodiques pour en accompagner les eaux dans les piscines qu’ils taillèrent dans le roc. En construisant ces thermes, ils permettaient à leurs légionnaires, arrivant par bateaux à Portus veneris, de venir se soigner en mon giron.
Passons brièvement sur les invasions que j’ai dû subir des Vandales, Sueves et Alains… Pour retrouver à la période wisigothique mes thermes romains, un peu abandonnés certes, mais encore solides. C’est ainsi que les trouva un religieux, en tête d’un petit groupe de moines de l’ordre de St Benoît, comme le rappelle un document d’époque :
“Un moine appelé Castellanus, homme fidèle à Dieu qui, venant d’Espagne, est entré sur la terre de Septimanie par un étroit sentier. Trouvant d’admirables bains. Il y fonda son premier monastère…” et c’est dès cet instant et tout autour que des paysans vinrent se fixer sous la protection des religieux de l’abbaye dels Banys.
Mais au IXème siècle, les moines, avec à leur tête l’Abbé Sunifred, fils du Comte du Roussillon, transférèrent leur monastère sur le site de Sainte Marie d’Arles (actuelle Arles sur Tech), tout en gardant l’entière propriété de la petite bourgade que j’étais devenue.
Je retrouvais mon autonomie en 1237 car Nunyo Sanche (Seigneur du Roussillon et cousin de Jacques I) acquit de l’abbé d’Arles pour 380 sols :“…La ville des Bains avec le puigt* qui la domine, les hommes, les femmes et les droits que l’abbé y possédait, moins la cession de la dîme, prémisses et censives réservées à l’église du lieu sous le vocable de Saint Quentin…” pour établir en Vallespir un lieutenant du viguier du Roussillon.
Au XIXème siècle, un autre grand personnage, le Général de Castellane, eut l’idée d’utiliser mes eaux thermales aux bienfaits unanimement reconnues. Officier supérieur du Roi Louis-Philippe, il voulait que ses soldats ayant été blessés par les actions outre-mer, puissent être soignés dans un hôpital militaire proche de Port-Vendres où ils arrivèrent bientôt par bateaux entiers…. En fin diplomate, il pria la reine Marie-Amélie, de devenir ma marraine en acceptant que je porte son nom. Louis-Philippe, roi des français, accepta de bonne grâce et cette bataille diplomatique facilement gagnée par celui, qui devenu Maréchal, réalisa ainsi son projet. En 1847, le plus grand hôpital militaire thermal fût construit.
Au XXème siècle, mon territoire s’est considérablement étendu et j’ai fusionné avec deux de mes Communes voisines :
- Palalda (Palatium Dani), le 1er octobre 1942. Son seigneur Guillaume-Hugues de Serralonga fit construire les fortifications dont subsistent deux énormes tours chargées d’histoire et qui surplombent ce village catalan à l’aspect médiéval par ses maisons étagées à flanc de coteau. Ce remarquable ensemble, toujours ensoleillé, domine fièrement la courbe du Tech.
- Montalba (Mont de l’Aube), le 17 novembre 1962. Le lieu fût connu autrefois sous le nom de Paracolls, Monte Albano (1137) et Monte Albana (1242). Cet immense espace sauvage et escarpé est limitrophe avec l’Espagne par le col de Périllou. Il nous offre ses forêts de châtaigniers de chênes et de hêtres permettant de longues promenades et le dépaysement total dès qu’on a franchi les gorges du Mondony.