Les pallofes

Terres Catalanes N°66

Depuis l’âge de dix ans, Louis Bès collectionne les monnaies mais il éprouve un intérêt particulier pour les “pallofes”, dont il a réuni plusieurs centaines d’exemplaires des deux Catalognes. Frappées à Perpignan, Elne, Thuir, Vinça, Ille-sur-Têt, Barcelone, Vic ou Gérone, ces petites pièces racontent bien des histoires sur nos villes et villages.

En catalan, le mot pallofa (prononcez pallofe, pluriel pallofes) a un sens peu valorisant et désigne en particulier la peau de certains fruits comme le raisin, que l’on recrache après avoir mangé la pulpe, ou l’enveloppe du maïs qui servait autrefois à fabriquer des paillasses pour les pauvres. A partir du XVe siècle dans l’aire linguistique catalane, on a nommé “pallofes” les fins jetons de métal donnés au chanoines pour attester de leur présence aux offices. Louis bès, qui les collectionne, a de nombreux arguments pour les valoriser et expliquer sa passion : “Ce nom vient de “pell”, la peau, qui n’est pas bien épaisse, mais peut envelopper un beau fruit capable d’émerveiller notre regard et notre convoitise. Si ces monnaies locales ont le pouvoir de me passionner un peu plus qu’une monnaie nationale, c’est qu’elles nous touchent de plus près. Elles ont été frappées dans notre ville ou notre village, dans cette contrée, la Catalogne, qui est celle de nos origines”.